1. |
La horde
04:17
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Regardez, la horde disciplinée s'élance. Le bruit des bottes envahit les rues
et les cuirs grincent dans les plis des costumes effrayants.
Regardez les sauvages alignés dans leur marche aliénante,
ils pénètrent dans la ville et le pilote les pousse de ses doigts de diamant.
Arrivant maintenant au diamètre ils s'insèrent et tout autour d'eux s'effondre.
Regardez dans leurs yeux, la ferraille, le vide du canon assourdissant.
Ils sourient et leurs dents sont acides et leurs langues acerbes crachent des flammes glaciales. Gerbent des torrents de lave.
L'empreinte de leurs pieds demeure indélébile,
sous leur poids délirant la roche s’aplatit la plaine s'établit, l’ascension assassine d'essence et de souffre où l'air entier s’essouffle de la moiteur opaque à leurs visages lisses.
Regardez ils rentrent au galop, ferrés jusqu'au ventre où leur matraque immonde est mise en bandoulière. À leur front blanc l'emprise est affichée, le bleu du ciel et le rouge du crime.
Regardez ils atteignent les cimes de ciment et brandissent le vide et leurs gestes syncros de cadavre ambulant ont des allures inquiètes. Ils répondent à l'appel en parfaite symbiose et leurs joues blanches oublient qu'un jour elle furent roses.
Regardez retomber en poussière leur démarche brûlante, et le vide autour d'eux s’établit sur la plaine, aveuglés dans le creux servile de leurs visières.
Regardez ils avancent mais jamais n'atteignent la lisière.
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2. |
Agités
03:32
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Debout les agités, réveillez-moi tout ça
Debout les indomptés, levez bien haut le doigt
Il faut être unanimes, unis pour le combat
Ça divise, la famine, ne vous y trompez pas
Il y a des choses acquises qui sont sans compromis
Rien à foutre de la crise, tous nos droits sont permis
Insoumis, indignés montrez donc la voie
De tous les résignés faites naître la voix
Par la désinvolture et des rêves de milans
Terrassez les ordures, décapitalisant
Tirez un trait bien net sur ce climat grisant
Et sur la place nette érigez donc l'enfance
Debout les révoltés de conflits si lointains
Soudain très concernés, grâce aux petits malins
Jouant d'ambiguïté pour l’intérêt certain
D'obscurs illuminés prenant la haine au sein
Quel est donc ce malaise et ses idées fumantes ?
Que sont ces vilaines guerres de palabres indécentes ?
Vous tirez sur vos frères cherchant le plus mourant
Débilités vulgaires qui vont au plus offrant
Et c'est dans l’aparté sordide de l'écran
Que vous croyez cracher la mort des géants
Faisant le jeu propice à l'enracinement
Très bon pour le ficus, mortel pour les vivants
Où étais tu hier quand on volait nos droits
Sur quel front d'injustice on voyait ton front droit
Faut il que le nazisme soit au fond des gradins,
Qu'il attise ton cynisme pour que tu lèves le poing ?
Et refoule en conneries tes réflexions passées
Ces douces rêveries qui faisaient ta bonté
Te plaçant sous le voile d'obscurs illusionnistes
Ton cerveau confiné devient négationniste,
Sectaire ou ignorant, dans l'ennui qui s’immisce
Dans l'inaction propice aux propos délirants.
Ou bien pire dans les factions de manifs gerbantes
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3. |
Rien à trasher
03:11
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Plus rien à perdre en pleine mutation
Génétique, dégénérés pour des générations
Acculés de l'enfance au funérarium
Écrasés par la force du consortium
Tu t'évades de l'enfer vers un autre futur
On ne sait faire que fuir au fur et à mesure
On a le goût du fer dans les veines et la bouche
Dans les bras de la bête élégante on se couche
Et amer et perfide le ver s'insinue
Tache le sol et les pierres, l'océan et les nues
Fait gicler son poison sur toutes les résistances
Les âmes vagabondes, les êtres en errance
Toujours les dieux, le sexe et la violence
Le regard bienveillant des bourreaux et la chance
De trouver un ailleurs en écrasant les autres
Effacer tous ses rêves un palimpseste propre
Plus rien à cracher, plus rien à trasher
On a tout arraché comme des bêtes harnachées
Affables et affamées, ne reste qu'à enflammer
Le futur auquel enfant on était attaché
On est plus fâchés, juste fauchés et fichés
Tout est faux franchement rien ne sert de tricher
De tenir l'étrier d'un fidèle destrier
Les rennes de la raison sont faussées, déchirées
Constat glacial dans toutes les directions
Meurtres en série et préméditation
Qui parle de bienveillance pour la population
Qui désigne les coupables de la pollution
Naître dégénéré, univers carcéral
L'infini s'est noyé dans le casse tête cérébral
On veut baisser les armes, plus libérer les femmes
Ne plus avoir à dire, cessez donc d'être infâmes
Ça coule sous le sens pourtant les éminences
N'ont cure de la chute, voient les drames comme la chance
De rebâtir des murs sur les terres dévastées
De plaquer leurs enseignes jusqu'au plus hauts sommets
Plus rien à cracher, plus rien à trasher
On a tout arraché comme des bêtes harnachées
Affables et affamées, ne reste qu'à enflammer
Le futur auquel enfant on était attaché
On est plus fâchés, juste fauchés et fichés
Tout est faux franchement rien ne sert de tricher
De tenir l'étrier d'un fidèle destrier
Les rennes de la raison sont faussées, déchirées
Dévoyer la culture, les produits dérivés
Flottent sur la nature les âmes dévoyées
Derrière chaque mirage rose et publicitaire
La conscience des « sages » froide et totalitaire
Du glyphosate dans l'air, la chimio dans le sang
Des particules de merde dans chaque parcelle de vent
Coûte que coûte inventons, si la nuit nous réserve
De ne pas devenir fou. Seul l'art nous préserve
De ne pas rentrer dans la formule de leur ordinateur
Le numéro grandiose de la haine et de la peur
Plus rien à cracher, plus rien à trasher
On a tout arraché comme des bêtes harnachées
Affables et affamées, ne reste qu'à enflammer
Le futur auquel enfant on était attaché
On est plus fâchés, juste fauchés et fichés
Tout est faux franchement rien ne sert de tricher
De tenir l'étrier d'un fidèle destrier
Les rennes de la raison sont faussées, déchirées
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4. |
L'étendue du désastre
03:57
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Descendus des centres de rétention
nous contemplons,
l'étendu désastre dans la quête éperdue des astres.
Nous nous adressons à vous depuis les demains à venir
accrochés à la proue d'un bien fragile navire.
Nous avons quitté nos maisons et notre petit bout de terre
mais on ne voit à l'horizon que la tempête en haute mer.
Salis sous le linceul d'une voie sans issue
seule la nuit nous recueille sans signer de reçu.
Sans lien, seuls
silencieux,
sans un lit sous les cieux
sans un sou sous la pluie,
tels des nuées de nuit
nous traversons des villes
dénuées de sens
tout enrobés du cri étouffé de l'exil,
l'attribut de l'errance.
Refrain :
À nos pieds
des cercueils, et nos deuils
volés.
Pas d'papier
sur le seuil
la porte est restée fermée.
Nos yeux brûlent du souvenir d'un avenir avorté.
On paie le prix de l'espoir épris de liberté.
De l'aube au crépuscule nous ne cessons de marcher,
sur les trottoirs ça se bouscule, c'est si facile de trébucher.
Dans la nuit noire de nos mémoires
coule un chant ininterrompu.
Sur le grimoire de l'histoire
toutes les larmes seront tues.
À l'encre rouge nous ne pouvons lire l'envolée que ce fut quand l'élan nous jetait,
les pas perdus, les déserts bus,
la mer qui nous r'crachait
et les rivages défendus
terres hérissées de barbelés.
Ligne d'arrivée à la dérive.
Barrage.
Les berges deviennent barjes,
fini le temps des terres vierges.
Tournez manège !
Ils font l'ménage pendant qu'on joue au chasse-neige.
Refrain :
À nos pieds
des cercueils, et nos deuils
volés.
Pas d'papier
sur le seuil
la porte est restée fermée.
- Kayou -
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5. |
Parole à la défense
03:42
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Malgré le peu de temps restant, le poids de nos vies à crédit,
malgré les comas rassurants d'une population asservie,
malgré la chape de plomb saturée par vos médias accrédités,
malgré la misère et les sommations,
sachez que nous n'aurons pas peur.
Malgré la ferveur du cerbère, vos fonds de pension, vos capitaux,
malgré vos murs et vos barrières, vos hymnes et vos casinos,
malgré la foule de vos complices, vos forces de l'ordre assermentées,
devant l'arme chargée des milices,
sachez que nous n'aurons pas peur.
Parole à la défense,
que la foudre tombe,
que les pavés s'élèvent,
que nos pères se lèvent.
Parole à la défense,
que la foudre tombe,
que les pavés s'élèvent.
Devant le portail de nos doutes,
et la longueur de la course
devant l'épaisseur de la croûte,
de vos dégâts côtés en bourse
Devant la mise à mort programmée
de nos droits et de nos prières,
Malgré vos marchés tortionnaires,
de vos dérives publicitaires
Sachez que nous n'aurons pas peur.
Devant le pouvoir de vos banques, de vos corbeaux en cols blancs,
les reconduites à la frontière et votre fierté en charter,
Devant l'odeur des canons, de vos forces spéciales de dissuasion,
même les pieds et les poings liés,
Sachez que nous n'aurons pas peur.
Parole à la défense,
que la foudre tombe,
que les pavés s'élèvent,
que nos pères se lèvent.
Parole à la défense,
que la foudre tombe,
que les pavés s'élèvent.
Nos enfants insouciants seront les premiers,
bras ouverts accueillants sans arrières pensées.
Nos enfants insouciants seront les premiers,
bras ouverts accueillants les balles de leurs aînés,
nous rendrons la monnaie de cette pièce ensanglantée.
Parole à la défense,
que la foudre tombe,
que les pavés s'élèvent,
que nos pères se lèvent.
Parole à la défense,
que la foudre tombe,
que les pavés s'élèvent.
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6. |
On lâchera rien
03:55
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On lâchera rien, pas même un centimètre
On est des chiens, on aboie, on s'promène
Toute forme d'injustice, un cri de ralliement
Toute forme de police, une cible en mouvement
On est des vauriens si c'est vous qui le dites
Mais pour nos prochains, nous sommes joie de vivre
Malgré tous nos torts, nous portons l'espoir
De pourrir les porcs, d'hisser le drapeau noir
Mais surtout, ce qu'on veut pas lâcher
C'est qu'on veut pas être mort avant d'crever
On a les raisons, le but, les porte-flingues
On a les porte-voix, le blé et les seringues
Mais la rébellion ne prend pas sans peuple
Sans l'instruction de ceux qui nous accablent
On lâchera rien, quand chaque jour se lève
Avec la même faim de défoncer les règles
Qui poussent les parias à tirer sur les coffres
Qui font des lambda asservis qui s'offrent
Mais surtout, ce qu'on veut pas lâcher
C'est qu'on veut pas être mort avant d'crever
Des montagnes Basques au maquis de Corse
Soyons fantasques usons ruses et forces
Tapis dans les forêts frappant dans le noir
Affamés, paumés avec pour étendard
La terre et la vie pour toute la famille
Eh ouais papy ! Que pour tout l'monde ça brille
Pour laver la crasse laissée sur vos champs
On doit taire vos faces de cadavres ambiants
Mais surtout, ce qu'on veut pas lâcher
C'est qu'on veut pas être mort avant d'crever
Plus de palabres plus de cérémonies
On veut du temps, de l'amour et du riz
Plus de palais / plus de ghettos sinistres
Chacun sa peine, du cireur au ministre
Commémorations, étoiles décernées
Gaspiller le pognon et laisser crever,
salir la mémoire et voler l'argent
À la nouvelle foire de mort et de sang
Pauvres ignorants des sens et de l'espace
Nous sommes vivantes, plantes de toutes espèces
Nous couvrirons vos peurs et nos arrières
Vous recouvrant de rouille et de lierre
Mais surtout, ce qu'on veut pas lâcher
C'est qu'on veut pas être mort avant d'crever
Mais surtout, ce qu'on veut pas lâcher
C'est le rire des oiseaux dans l'opacité
Mais surtout, ce qu'on veut pas lâcher
C'est les juges, c'est les procs et les condés
Mais surtout, ce qu'on veut pas lâcher
C'est qu'on veut pas être mort avant d'crever
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7. |
Tempesta
05:10
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Eh ouais ma gueule, dix ans d'aventure ça laisse des traces.
Ça laisse des bleus et des sutures ça laisse la place
À nos cernes accrochées à nos figures de faux durs,
Où l'on peut lire, immaculé, le rythme des rires qui durent
Et parcourent sans retour l'ardente route dérive,
Avec ses cimes et ses croûtes, posée là sans balises.
Pas de testament pas d'actes pas de règles dans notre commune
Le regard en dit plus long qu'un anneau de Saturne
Ça tourne là dedans, pas d'ornement
Que le gaz pour lancer la fusée sur la plume,
Que le goût du danger, sans se tromper d'enclume.
Et parfois on fait des pompes à côté de nos chaussures
Et l'établi semble être une drôle de créature
Être entier exige du doute et des sutures
Alors renifle ce froc mal lavé s'appelle littérature
La poésie ne se trouve pas dans les salons
Suffit pas de jouer les talents, brandir des noms
Des référence des révérences sous les plastrons
Comme on lècherait le cul d'un patron.
Entends les stances des bas-fonds
Ça sent la viande et le zyklon, le tsunami et le typhon
C'est animal, manier les mots en toutes saisons
Ça fait quelques litres de boisson qu'on crache du son
Y a des écarts et des déboires, y a du suprême et de l'action
Des vents de folie dans les violons
Et d'la violence depuis l'enfance dans les maisons
Vas-y tonton pousse le bouchon
Fais moi sentir qu'on est vivants, qu'on est vibrants
Que nous créons un monde pour les mécréants
Écrire est lent, mais nous rêvons
L'échéance va s'avançant
La rage nous soutient l'en dedans
et nous rions de ceux qui diront
Le jour le l'enterrement : Putain j'ai pas vu passer le temps.
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8. |
Tripot
04:33
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Mister Bracmard est encore engourdi
Il vient d’achever de multiples parties
Poches asséchées il sent encore l’adrénaline
L’entraîner dans ce tripot aux odeurs câlines
Col roulé le corps tout en tension
Quel est ce hasard qui lui fit monter la pression
Laquelle naguère lui fit perdre la raison
Craché juré je ne touche plus à ce poison
À peine en position il se jette sur sa proie
Ses doigts le dirigent grosse mise sur le trois
Ses bourses lourdes d’abstinences accumulées
L’engagent sur la piste, l’état de transe est déclaré
Les jeux sont faits
Le va et vient peut commencer
Les jetons les billets ensemble se mettent à danser
Dans l’étrange moiteur il sent ses veines se gonfler
Un coup, deux coups, trois coups
Ça y est il va gerber
Assommé, achevé, un râle de son corps jaillit
Explosion de ses sens, ses hormones encore ébahies
Le forcent à voir le chiffre inscrit sur le tapis
Perdu tant pis, la pression est partie
Mister Bracmard est encore engourdi
Il vient d’achever la première partie
Le plaisir de son corps a sur lui l’effet d’un ressort
Attendre deux minutes, il tente le record
Le temps de se dresser il remet le couvert
Son appétit est insatiable il est comme le bois vert
Tête enfoncée il enclenche la spirale
Ça y est il replonge
La partie sera infernale
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9. |
Batuc Mapouk
03:55
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Rien ne sert de courir
Il faut se recouvrir
D'un voile de volupté
Si l'espace d'un soupir
Nos coeurs semblent s'unir
Il faut les accrocher
Oh tu t'es plu à danser
Il nous faut avancer
L'heure n'est plus à penser
Perdu dans tes souvenirs
Tu t'es pris à sourire
Tu t'es mis à rêver
Aux vagues espérances
Aux êtres de silence
Aux yeux abandonnés
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10. |
Cause commune
04:18
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Regarder dans les yeux l'avenir qui s'installe
Sans ciller, sans broncher sans appeler à l'aide
Débarrasser enfin des croyances ancestrales
Conduites par le crime à la faim et la haine.
Ces croyances maudites ces bavures de l'âme
Décimer sur des cartes. Des drapeaux et des dieux.
Ce qui jaillit parfois dans la joie et le calme,
Légendes et chimères périrent sous leur feu.
Et l'idole brandit depuis la nuit des siècles
Chacun de leurs bestiaires à son petit musée.
Et d'un air amusé les AK-47
Vendus à la sauvette dans les cours de récré
Dégrader un peu plus notre ennui qui s'installe
Dans l'insécurité d'une ignorante victime.
Par la froide lueur qu'est celle de l'or pâle,
Un innocent tueur commettra bien le crime.
Croyez les écritures ! Lisez donc les Poètes !
Eux, dans leurs manteaux noir, ne se prennent pour dieu
Que le temps de la messe. Ils descendent sur terre
Quand ils rentrent chez eux inventer des prophètes.
Aucun ordre onirique ne luit à leur mémoire
Leurs manières diffuses rétablissent l'histoire
Bête immonde qui se ment pour broyer les plus faibles.
Ils sont les seuls croyants à embellir la fable.
Regarder dans les yeux l'avenir qui s'installe
Sans ciller, sans broncher sans appeler à l'aide
nous survivrons aux bourreaux infâmes
pour la cause commune je signe et je plaide.
Cloîtrez-vous dans vos tombes, garants des terres saintes
Vos messies d'uranium de pétrole et de sable
Montrent votre au-delà comme une antre infernale
Plutôt qu'un paradis peint de la main du maître.
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11. |
Tous à l'urinoir
09:56
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La Collectore Langoiran, France
Fanfare explosive, La Collectore démonte et détourne tous les codes de l’harmonie municipale, y introduisant sa touche punk
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